2 SMR modulaire ou militaire ?

PETIT RÉACTEUR MODULAIRE OU PETIT RÉACTEUR MILITAIRE ?

Merci à François Vallet qui est la base de cette page. Nous ne sommes que des copieurs-colleurs. Vous pouvez télécharger l'ensemble de son article ici : Petit réacteur modulaire ou petit réacteur militair de F Vallet.pdf

Le 8 décembre 2020, le Président de la République Française et chef des armées Emmanuel Macron se

rendait au Creusot. Cette visite intervenait à un moment crucial, alors que les « fleurons » de cette industrie, EDF et Orano, étaient en quasi-faillite.

Le projet de restructuration « Hercule », énième tentative de sauvetage d’EDF, avait du plomb dans l’aile. La Commission Européenne y avait mis des conditions que l’Etat nucléariste pouvait difficilement accepter. Macron l’enchanteur avait alors annoncé aux salariés de l’usine Framatome du Creusot, désormais filiale d’EDF suite à la faillite d’Areva :

  • qu’ils allaient fabriquer plusieurs pièces majeures de la chaufferie nucléaire du futur porte-avions français,
  • que les études en vue de la construction de réacteurs EPR 2 allaient être menées à grand train en vue d’une décision au plus tard en 2023 ;
  • qu’une « enveloppe » de 50 millions d'euros du plan de relance serait investie sur deux ans dans la réalisation d'un avant-projet sommaire de SMR (Small Modular Reactor), autrement dit de petit réacteur modulaire, « plein de promesses ».

Mais au fait qu’est-ce qu’un « petit réacteur modulaire » et pourquoi suscite-il un tel engouement apparent ?

SMR2.png, mars 2022

Il n’y a pas de définition officielle

mais si ce type de réacteur est qualifié de « petit » c’est qu’il est moins encombrant et moins puissant que la plupart des 414 réacteurs en service dans le monde pour la production d’électricité.
Selon différentes sources un SMR aurait une puissance électrique comprise entre 10 et 300 MW.

Et s’il est modulaire, c’est qu’un « gros » réacteurs ne l’est pas. Ce qui l’en distingue c’est qu’il pourrait être entièrement fabriqué et testé en usine, transporté sur son site d'implantation pour y être installé et fonctionner seul ou en groupe de SMR. Les travaux sur site se limiteraient alors aux raccordements aux réseaux électriques et aux sources de refroidissement nécessaires au bon fonctionnement du SMR.

Les projets de construction de réacteurs de dernière génération (EPR français et AP 1000 étatsunien), sont des échecs industriels, commerciaux et économiques. Ils ont conduit leurs constructeurs (Areva en France et Westinghouse aux Etats-Unis) à la faillite. Pour la survie de l’industrie nucléaire française il fallait donc une nouvelle « promesse d’avenir radieux » permettant de justifier l’attribution de crédits publics de recherche, d’attirer des jeunes dans le métier et de faire oublier temporairement les gros réacteurs manqués (GRM). C’est ainsi que Small est devenu Beautiful pour l’industrie nucléaire.

Quelles sont les « nombreuses promesses » des SMR évoquées par Macron ?

Ceux qui en font la promotion le présentent comme une « alternative à moindre coût » ou un « complément » aux réacteurs nucléaires conventionnels ou encore un moyen d’alimenter en électricité des sites isolés (hors réseaux électriques interconnectés).

Toujours selon ses promoteurs il pourrait fonctionner :

- en « batteries » d’une douzaine de SMR permettant d’adapter la puissance électrique fournie aux besoins variables d’un réseau,

- en cogénération ou trigénération (production combinée de chaleur, d'électricité et de mouvement),

- ou uniquement pour la production de chauffage urbain,

- ou encore pour du dessalement d'eau de mer et/ou de la production d'hydrogène,

- mais aussi pour fournir de la chaleur à des procédés industriels,

- pourquoi pas pour du raffinage d'hydrocarbures,

- ou même pour la propulsion navale, civile ou militaire.

Nous y voilà ! Un SMR est donc un type de réacteur qui existe depuis plus de 65 ans, puisque le premier sous-marin nucléaire, l'USS Nautilus (SSN-571), fut mis à la mer en 1955.

Et depuis 65 ans nous n’aurions pas vu tout le potentiel que constituent ces merveilles de la technologie et tous les avantages que l’on peut en tirer en terme de polyvalence, de coût de l’énergie produite et même de protection de notre environnement si malmené par les énergies fossiles.

Malheureusement pour lui, ce SMR n’a jusqu’à présent jamais démontré qu’il était en mesure de réaliser les « nombreuses promesses » qu’on lui prête. Le seul domaine d’application de ce type de réacteur, la propulsion de sous-marins et de navires militaires, se situe en dehors de toute logique économique.

Vou pouvez lire le texte complet en le téléchargeant ici : Petit réacteur modulaire ou petit réacteur militair de F Vallet.pdf. Merci F. Vallet.

Pages suivantes : Spécial déchets ou Coté pratique
autre panneau cordemais.png, mars 2022

Haut de page